Quels sont, selon vous, les principaux enjeux de la mécatronique pour le domaine médical dans les prochaines années ?
Virginie MIALANE : On parle aujourd’hui de médecine des 4P, c’est-à-dire Prédictive, Préventive, Personnalisée et Participative. Le patient devient acteur de son traitement, et devient de plus en plus autonome. La mécatronique est un outil essentiel de cette médecine moderne et elle sera à l’avenir utilisée tant par les praticiens que par les patients.
Précision et fiabilité
La fonction de la mécatronique est d’exécuter un mouvement. Dans un dispositif médical, ce mouvement doit être particulièrement précis. Il doit également apporter le maximum de fiabilité, pour la sécurité du patient. Par exemple, la mécatronique est l’élément clé pour la conception de robots chirurgicaux, car le geste du robot doit être le plus fidèle possible à celui du chirurgien et traiter le retour haptique avec efficience et confort pour ce dernier. De même, les systèmes mécatroniques utilisés pour des dispositifs d’administration de médicament sont essentiels pour la délivrance de la juste dose.
Miniaturisation
Certains systèmes mécatroniques comme les robots chirurgicaux, les implants actifs ou les dispositifs d’injection de médicaments sont de plus en plus appelés à être miniaturisés. Or, miniaturiser les motorisations s’avère un exercice complexe que peu de fabricants de moteurs sont capables de réaliser tout en conservant les niveaux d’exigence et de fiabilité requis. Beaucoup de R&D et de développements sont actuellement en cours afin d’optimiser la miniaturisation des moteurs et de leurs composants. Chez maxon motor France , nous proposons par exemple des moteurs standards de seulement 4mm, ayant une masse de 1,2 g (le moteur EC-4).
Autonomie
Améliorer l'autonomie des dispositifs médicaux portatifs, et donc la consommation énergétique, est un enjeu d’actualité qui va de pair avec l’objectif de miniaturisation. Nos solutions sont optimisées en termes de rendement pour une efficience énergétique.
Intelligence artificielle
Il s’agit du dernier enjeu de taille : concevoir des systèmes intelligents capables d’intervenir en temps réel. Equipés de capteurs intégrés, associés à des algorithmes et connectés, ils peuvent par exemple détecter dans les seringues motorisées et connectées le type de médicament inséré, ainsi qu’optimiser le dosage en fonction des données transmises en temps réel par les capteurs. Ces systèmes illustrent la future révolution de l’internet des objets médicaux (IoMT – Internet of Medical Things).
Quels sont vos conseils pour bien choisir son partenaire mécatronique dans un projet de Dispositif Médical motorisé ?
Virginie MIALANE : Par définition un partenaire est quelqu’un en qui on doit avoir confiance. Cette confiance repose sur des critères objectifs. Selon moi, un bon partenaire dans un projet mécatronique pour le médical doit avoir les qualités suivantes :
1. Penser industrialisation dès le départ
Choisir un partenaire qui pense à l’industrialisation dès le démarrage du projet est le meilleur moyen de voir sortir rapidement un produit fonctionnel. Parce que la conception du produit est sur-mesure, la vision industrielle doit être intégrée au plus tôt. Penser à l’industrialisation en amont du développement permet aussi d’anticiper les coûts de production, ce qui est un facteur de réussite du projet sur le long terme. Chez maxon France, étant donné que notre activité principale est une activité de production de systèmes, nous intégrons ces exigences dès le départ. Ainsi, nous mobilisons une équipe d’ingénieurs dédiée à la mécatronique pour Dispositifs Médicaux, notre bureau d’études étant intégré à l’entreprise. Bureau d’études, équipe dédiée à l’industrialisation et atelier de production sont ce qui font notre force par rapport à nos concurrents.
2. Proposer un accompagnement privilégié
Un bon partenaire est présent du début à la fin du projet. L’accompagnement est un point clé : être en contact permanent avec le client est le rôle essentiel du chef de projet et de ses équipes. C’est en étant à l’écoute des attentes de ses clients que l’on peut comprendre et analyser au mieux les besoins et ainsi s’adapter à tout moment lors du développement. Chez maxon France, notre organisation agile avec une équipe dédiée à chaque projet, piloté par un chef de projet, permet une réelle fiabilité dans le suivi de nos clients.
3. Expérience et moyens de production
L’expérience du partenaire est bien entendu un élément essentiel, surtout dans le domaine médical. Mais cette expérience du développement de projets industriels doit être associée à des moyens de production suffisamment importants. À titre d’exemple, l’entité maxon médical possède 2000 m² de locaux neufs certifiés selon la norme ISO13485 (2018), équipés en salle blanche et entièrement dédiés à l’assemblage des systèmes mécatroniques.
4. Certifications et aspect réglementaire
L’aspect réglementaire est également fondamental pour le développement de projet dans le domaine médical. Comme vous le savez, la réglementation est en train d’évoluer en ce qui concerne les dispositifs médicaux. La nouvelle réglementation Européenne qui entre en vigueur en 2020 va demander aux nouveaux projets de dispositifs médicaux de s’y conformer. Il est également capital de choisir un partenaire qui possède la certification ISO 13485 – Dispositifs médicaux, ce qui est notre cas chez maxon motor au sein de notre entité de production Suisse.
Quelques mots pour conclure
L’avenir des dispositifs médicaux s’annonce prometteur et les projets qui font appel à la mécatronique devraient se multiplier dans les années à venir. De par son expérience, maxon France est en mesure de répondre à l’ensemble des besoins associés à la conception, au développement et à l’industrialisation de dispositifs médicaux motorisés de Classe I à III et DMDIV.