Du rêve à la réalité

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Il y a tout juste un an, le 29 novembre 2022, Enchanted Tools faisait une entrée fracassante dans le monde de la robotique, en dévoilant ses Mirokaï. Des prototypes d’une nouvelle génération de robots humanoïdes, merveilleux et utiles, ayant pour vocation de changer le visage de la robotique. De Paris à Las Vegas en passant par Tokyo, le petit Miroki a depuis fait du chemin pour rencontrer son public et se faire connaître. En parallèle, les équipes d’ingénieurs d’Enchanted Tools s’activent en coulisses pour amorcer la phase industrielle et ainsi passer du rêve à la réalité. L’objectif final : produire 100 000 robots d’ici à 2032. Rencontre avec Laurent Vasse, directeur industriel Enchanted Tools, qui revient sur les différents moyens mis en œuvre pour relever ces challenges et le soutien technologique apporté par les équipes maxon.

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Expert maxon France

Enchanted Tools : des robots utiles pour réenchanter le monde

Changer le visage de la robotique : telle est - ni plus, ni moins - l’ambition d’Enchanted Tools. Pour y parvenir, la start-up mise sur des robots-personnages de 1m23 pour 28kg, aux allures mi animal, mi-personnage de manga, aussi attachants qu’utiles. Les Mirokaï, car tel est leur nom, sont dotés de 3 fonctions :

  • Se déplacer de façon autonome, grâce à un globe orbital sur lequel ils sont juchés
  • Saisir des objets, grâce à une poignée universelle leur offrant 97% de succès à la saisie
  • Interagir avec des humains, de façon opportune, en étant capable de comprendre et d’exécuter des commandes vocales.

« Les Mirokaï ont été conçu dans un objectif de simplification : simplifier la saisie, simplifier la navigation et simplifier l'interaction, pour aider au quotidien ceux qui aident, tout en apportant des réponses éthiques aux enjeux de la robotique et de l’IA d’aujourd’hui », rappelle Jérôme Monceaux, le CEO de Enchanted Tools. Hôpitaux, hôtels, aéroports, restaurants… Capables de porter jusqu’à 3kg de charge, les Mirokaï pourront être utiles dans de nombreux secteurs, pour décharger le personnel des missions logistiques les moins intéressantes et les plus éreintantes. Ils se distinguent des autres robots par leur design inspiré de l’animation et leurs interactions concentrées sur l’émotion, afin d’améliorer leur adoptabilité.

« Depuis la présentation du premier prototype à la presse, nous avons réussi à développer avec succès une dizaine de démonstrateurs, qui nous ont permis de valider l’impact du robot notamment avec l’aide des professionnels de santé », se félicite Laurent Vasse, directeur industriel Enchanted Tools. Après une phase de concurrent engineering, visant à trouver le bon équilibre entre time-to-market / performances / prix, afin de faire les bons choix de conception, les 70 ingénieurs de Enchanted Tools s’apprêtent à passer à l’étape supérieure : l’industrialisation.

Un grand projet d’usine urbaine pour révolutionner l’industrialisation robotique

En 2024, les Mirokaï vont entrer de plain-pied dans la réalité, avec la mise en place d’une première ligne pilote, qui devrait permettre de produire une cinquantaine de robots d’ici la fin de l’année. « Jusqu’à présent, nos démonstrateurs ont été conçus et assemblés par nos ingénieurs R&D dans nos bureaux de R&D. Dès le premier trimestre 2024, nous aurons une première ligne pilote qui va nous permettre de commencer à concevoir le process d’assemblage du robot, dans des conditions qui vont se rapprocher du modèle industriel », raconte Laurent Vasse.

Pour cette première ligne pilote, Enchanted Tools n’entend pas faire les choses à moitié. Conformément à son crédo de rendre la robotique merveilleuse - en montrant qu’elle peut réenchanter le monde plutôt que de le déshumaniser - la start-up prévoit d’ouvrir une usine en plein Paris.

«Faire changer les a priori sur le monde de la robotique, de la mécatronique et de l’IA»

Être en plein Paris, c’est aussi s’offrir la possibilité de faire découvrir le monde de la robotique au plus grand nombre, « Nous souhaitons faire changer les a priori sur le monde de la robotique, de la mécatronique et de l’IA», précise Laurent Vasse. De quoi démocratiser l’industrie et peut être de susciter des vocations.

C’est au sein de cette usine urbaine se trouvera la pilot-line d’Enchanted Tools, qui sera donc un lieu :

  • Industriel, afin de progresser dans la maîtrise des opérations d’assemblage
  • De maintenance et d’assistance, où les clients d’Enchanted Tools pourront bénéficier de tout le support nécessaire une fois les robots commercialisés.
  • Et de R&D afin de continuer à faire progresser le savoir faire de l’entreprise

Elle devrait ouvrir ses portes à l’été 2024, alors que toute l’attention médiatique sera portée sur Paris, à l’occasion des Jeux Olympiques.

« Nous avons imaginé ce concept d’usine urbaine comme pouvant être décliné dans d’autres régions du monde, où nous rencontrons les mêmes problématiques de développement, de notoriété et de maintenance des robots. Nous envisageons donc de dupliquer ce concept en Amérique du Nord, en Chine ou au Japon, pour accompagner notre développement commercial avec ce type d’entité qui alliera l’ensemble des métiers dont nous avons besoin pour nous déployer sur ces régions », confie le directeur industriel de Enchanted Tools

100 000 robots en 10 ans

La pilot-line permettra de produire une cinquantaine de robots en 2024, puis 200 à 300 unités en 2025. A partir de 2026, Enchanted Tools s’appuiera sur une plus grande usine pour atteindre le millier de robots par an, puis monter encore en cadence, jusqu’à atteindre les 100 000 robots d’ici à 2032. « Depuis le début, nous avons pour ambition de faire des robots en grande quantité, de façon massive. Cela passe par le fait d’avoir des méthodes de travail, en termes de développement et d’industrialisation, qui soient révolutionnaires pour le monde de la robotique », explique Laurent Vasse. Pour les équipes de Enchanted Tools, tout l’enjeu consiste à trouver le juste équilibre entre l’amélioration de sa maîtrise et le fait de conserver une forme d’agilité. Autrement dit, Enchanted Tools s’efforce de garder la flexibilité qui fait la force des start-ups, tout en appliquant des méthodologies robustes, dignes d'industries plus matures, pour amorcer avec succès la phase d’industrialisation.

« Pour réussir ce défi, nous avions besoin de trouver des partenaires tels que maxon, capables de nous suivre de la sorte, avec une excellente maîtrise technologique et la capacité à s’adapter et à monter crescendo dans l’industrialisation », glisse Laurent Vasse, directeur industriel d’Enchanted Tools.

maxon x Enchanted Tools : des équipes parfaitement alignées pour donner vie au projet

Depuis le début du projet, les équipes de Enchanted Tools ont travaillé main dans la main avec celles de maxon, pour faire les meilleurs choix de motorisation, bien dimensionner les produits, et customiser certains éléments en fonction des besoins, actuels et à venir. « Dès le départ, nous avons pensé à l’industrialisation et au volume », confie Kévin Schwartz, sales engineer pour maxon France. Et de poursuivre : « Entre les volumes actuels de production et les projections sur les prochaines années, il y a un écart très important. Grâce aux volumes industriels du groupe maxon et notre outil industriel, nous avons pu être extrêmement réactifs, puisque ce sont des produits déjà sur catalogue, auxquels nous avons pu apporter les customisations nécessaires. ».

Les équipes maxon ont alors accompagné Enchanted Tools sur le dimensionnement des produits et dans le choix des gammes de motorisation, en tenant compte des contraintes techniques et des délais très courts demandés pour présenter ce nouveau robot. Des moteurs ECi 40 avec réducteurs planétaires ont été retenus pour la Ball Bot, tandis que les gammes brushless ECX de 22mm de diamètre équipent les axes des fonctions « orbita ».

Afin de maîtriser l’industrialisation, les équipes projet maxon et Enchanted Tools ont notamment travaillé sur différentes catégories de prototypes (A, B et C). Aspects fonctionnels, design, contraintes de durée de vie, contraintes normatives… Chaque prototype vient valider de nouveaux critères, afin de se rapprocher progressivement du produit définitif et donc des têtes de série.

L’objectif ? Parfaitement anticiper la montée en maturité du produit. « L’intérêt de cette approche, c’est d’être robuste au moment de l’arrivée de la production massive. On passe bien par toutes les étapes de validation du design, afin d’éliminer le maximum de risques et de pouvoir ensuite lancer sereinement les volumes conséquents pour l’industrialisation », complète Kévin Schwartz.

Une relation de partenaires, plus que de client / fournisseur

« Ce qui est très intéressant, c’est la grande proximité que nous partageons avec maxon. Une proximité géographique et culturelle, mais aussi une proximité dans la façon de penser le projet et d’apporter le meilleur service possible. Nous sommes véritablement sur la même longueur d’ondes, il n’y a pas besoin de se forcer pour bien travailler ! », se réjouit Laurent Vasse. Un constat partagé par les équipes maxon : « Malgré le fait qu’on ait tous nos enjeux et contraintes, nous avons toujours eu des objectifs clairs, qui nous ont permis de tous avancer dans la même direction. Nos deux équipes ont tout de suite été dans une dynamique de partenariat et les échanges ont été très fluides. Je pense que c’est une des clés du succès pour la suite de ce projet », témoigne Kévin Schwartz.

Grâce au support technologique apporté par maxon France, les équipes d’Enchanted Tools ont mis toutes les chances de leur côté pour avancer rapidement et sereinement sur l’industrialisation. Un pas de plus pour concrétiser ce beau projet de Mirokaï, qui n’ont pas fini de faire parler d’eux !